La mise en place du confinement, l’arrêt de certaines activités et les restrictions de transport modifient la façon dont les agriculteurs travaillent au quotidien. Afin d’évaluer les impacts précis de cette crise sur les systèmes agricoles insulaires, le RAIA réalise l’observation et l’analyse de la situation sur les différentes îles de l’Atlantique.
Ce travail permettra d’identifier les fragilités, ou au contraire les forces, existant dans les îles. Il pourra servir de base à des propositions ciblées d’action de soutien, dans l’immédiat ou par la suite.
Au 23 avril, le bilan global qui peut être dressé de la situation est le suivant :
En dehors des installations agricoles qui sont fortement impactées par la crise, les agriculteurs enquêtés et ceux dont ils sont proches semblent pour le moment s’être adaptés à la situation. Le début du confinement est intervenu, par « chance », dans une période à laquelle le volume des productions à écouler était assez faible. Le relatif soutien des élus locaux et l’augmentation de la clientèle ont permis d’écouler les productions du mois dernier et de début avril sans difficulté majeure, bien que des baisses de chiffre d’affaire (par comparaison avec les années passées) commencent à apparaître.
Les activités qui pâtissent le moins de la situation sont celles installées depuis longtemps, autonomes (peu d’intrants, transformation) et avec des débouchés réguliers sur l’année.
Les filières reposant essentiellement sur la commercialisation des produits auprès d’une clientèle touristique saisonnière sont en grande difficulté (saliculture et viticulture en vente directe notamment).
Les inquiétudes sont vives quant à la saison estivale à venir, qui représente la majeure partie du chiffre d’affaire annuel en vente directe. Pour certains, la situation risque de se compliquer rapidement à partir de la fin du mois d’avril. Néanmoins, il semble y avoir pour le moment peu de stratégies spécifiques mises en œuvre pour s’adapter à un « scénario pessimiste » remettant en cause la totalité de la saison.
Vous pouvez télécharger le premier bilan détaillé ci-dessous :
Avant de parler de résilience alimentaire, il me semble important de dire que le Covid-19 nous atteint quel que soit le lieu où nous habitons. Il est important de respecter le confinement, les bonnes attitudes pour éviter de se contaminer et de contaminer les autres.
En même temps, il nous faut dès à présent construire l’avenir, car si le président Macron pilonne son « nous sommes en guerre », n’oublions pas que le CNR (Conseil National de la Résistance) n’a pas attendu la fin de la guerre 39-45 pour réfléchir et imaginer la société d’après guerre.
Notre réflexion s’inscrit ici dans cette démarche.
Le mode d’approvisionnement alimentaire actuel, centralisé (importance des Marchés d’intérêt nationaux et des très grandes surfaces) et mondialisé, pour une grande partie, n’est pas compatible avec une raréfaction de l’approvisionnement en pétrole, le ralentissement des échanges et des transports, la réduction des importations… Le moindre grain de sable informatique, énergétique ou sanitaire comme nous le montre la crise planétaire actuelle du Covid19 nous interroge sur les incohérences et les fragilités de notre « système ».
Après la seconde guerre mondiale l’Etat se préoccupait de la sécurité d’approvisionnement alimentaire, et menait une politique en conséquence. Puis, progressivement il a transféré la responsabilité de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution aux acteurs du secteur privé en vertu des fameuses lois du marché et du « laisser-faire » qui répondrait au mieux à toutes les difficultés.
Or, les villes n’ont une autonomie alimentaire que de trois jours selon l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) ! Nos îles ont une petite autonomie alimentaire. Nous risquons tous des ruptures d’approvisionnement. Il ne s’agit pas d’affoler et d’inciter les gens à stocker, mais de réfléchir collectivement à un plan de sécurité alimentaire, pour maintenant et également à plus long terme. Que peut-on faire ? A court terme et tant que dure la crise du Covid-19, • nous devrions éviter les réflexes de stockage qui aboutissent à des rayons vides et a des difficultés d’organisation pour les GMS, (Grandes et Moyennes Surfaces) et vérifier l’état des réserves familiales en bocaux et autres formes de conservation. • Nous pouvons être solidaires avec nos producteurs locaux qui connaissent des difficultés (changement climatique approvisionnement, transports, …) mais qui essayent de s’adapter en proposant des solutions pour répondre aux besoins alimentaires de la population : paniers, livraisons à domicile, …
A moyen et long terme Produire localement Il s’agit de développer une agriculture respectueuse de la santé des hommes, de la biodiversité et de favoriser une plus grande autonomie alimentaire en augmentant les surfaces cultivées sur les îles, en diversifiant la production et en adaptant nos circuits commerciaux. Il ne s’agit pas de viser l’autonomie totale. Ce serait difficile compte tenu de nos habitudes alimentaires actuelles, de l’extension des surfaces bâties ou réservées aux jardins d’agrément ou envahie par la friche arbustive. Mais il s’agit bien de permettre l’augmentation des surfaces agricoles cultivables, ce qui doit se traduire dans les PLU
Mettre les terres agricoles à disposition des agriculteurs Pour développer l’agriculture encore faut-il que les propriétaires de terrains agricoles acceptent de les mettre à disposition des agriculteurs. Pour l’heure nous constatons de trop nombreuses réactions de rétention, qui non seulement ne sont pas conformes à la loi, mais sont également contraires à l’intérêt général. L’information, la concertation et la persuasion sont aujourd’hui privilégiés, mais il pourrait arriver un jour où il faudra mettre en œuvre, à l’instar d’autres communes sur le continent, la procédure dite des « Terres incultes ». La mise en valeur des terres incultes ou sous exploitées est une procédure qui consiste à réquisitionner un terrain abandonné et à le faire exploiter par un agriculteur
Encore faut-il également que nous trouvions des solutions adéquates pour l’eau nécessaire aux activités agricoles et pour le logement des agriculteurs. Enfin, encore faut-il que la Loi littoral évolue afin de permettre l’installation des bâtiments d’exploitation indispensables à toute activité agricole. Le RAIA a entrepris de construire un plaidoyer auprès des élus (maires, régions, sénateurs et députés) pour que la Loi Littoral ne soit pas un frein à l’installation ou la consolidation de fermes comme cela a été le cas dans plusieurs îles dont l’Île d’Arz. Nous parlons bien de fermes et non d’exploitations industrielles.
Il faudra certainement s’atteler à faire un diagnostic des effets pervers liées aux fluctuations saisonnières inhérentes à la fréquentation touristique. Pour pallier la précarité engendrée par la dépendance au tourisme, les variations brutales de la demande et son imprévisibilité Il faudra aussi trouver des solutions pour sécuriser l’alimentation de la restauration collective (Ecoles Collèges Ehpad) et de l’ensemble des habitants à l’année. Des formes de production et de commercialisation adaptées seront sans doute à inventer.
Ces questions se posent partout en France tant la déprise agricole depuis un siècle s’est accompagnée d’une spécialisation au détriment de la variété de l’offre alimentaire locale, séparant toujours plus le consommateur du paysan. Contrairement à d’autres pays nous n’avons pas maintenu de ceinture vivrière autour des villes et des lieux d’habitation, et ce même à la campagne… et sur les îles.
Recherche Action. Avec le projet SOFIANE, le RAIA a engagé un projet de Recherche Action sur l’agriculture dans les îles. L’épidémie du Covid-19 nous donne une occasion (on s’en serait passé) de mettre collectivement en œuvre cette recherche action. C’est pourquoi, le RAIA va créer un document en ligne que les agriculteurs, consommateurs, élus, associatifs pourront abonder de leurs expériences, des difficultés rencontrées, des solutions trouvées, des vécus ressentis. Pour avoir ce document envoyer un mail à raia.association@gmail.com NB Il servira de matières pour construire et proposer l’après Covid-19, il servira aussi à d’autres organismes qui sont dans la même démarche comme TERRALIM
Les membres de
l’association Réseau Agricole des Îles Atlantiques se sont réunis
en assemblée générale le 28 janvier 2020, à 9h30, salle Annexe de
la mairie de l’Île aux Moines (56). Mr Georges BIRAULT, en
qualité de président, préside l’assemblée.
RAPPORT MORAL
Il y a 1 an, le 5 février 2019, nous tenions notre AG sur l’île d’Arz où nous avions été très bien accueillis. Et comme, les îles du Golfe sont assez centrales, nous avons décidé de renouveler l’expérience chez sa voisine l’Île aux Moines.
Je voudrais d’abord rappeler la spécificité de notre association.
Composée de collectivités territoriales, d’entreprises agricoles,
d’associations et d’individus, sa diversité est originale et
permet d’avoir une réelle transversalité entre les îles, ce que
nous ne trouvons pas dans les organisations agricoles classiques
(Chambre agricole, CIVAM, GAB, …).
C’est cette transversalité qui nous permet d’échanger, de
coopérer ensemble. C’’est ce que nous avons approfondi cette
année. 12 îles, ayant une activité agricole, sur 16 sont
représentées, 7 collectivités territoriales, 6 associations, 3
entreprises agricoles et 6 personnes individuelles
Voilà deux jours que nous travaillons sur les activités du RAIA, et
nous avons vu à quel point l’activité était riche. L’exposition
de frises de quelques îles le montre. Nous avons donc un challenge
important qui nous motive, et nous avons besoin de motivation car les
difficultés sont aussi au rendez-vous.
Mais parlons d’abord du positif.
Les points les plus importants
– Le maintien des fermes existantes.
Nous savons que rien n’est jamais acquis définitivement et que là où des filières de production se portent ou se portaient bien, les évolutions du marché et des politiques publiques peuvent les remettre en cause. Nous pensons particulièrement ici à la production laitière sur Belle-Ile mais aussi à celle de la viande bovine ou ovine avec la disparition des abattoirs de proximité qui pourtant facilitent les circuits courts. Mais cela peut aussi toucher la vigne, le sel, les volailles. Nous voyons qu’avoir un longueur d’avance, n’est pas évident, car même si tout va bien il faut essayer de se remettre en cause sans cesse pour prévenir l’avenir. Le RAIA a agi sur deux secteurs principaux le lait et la viande avec plus ou moins de succès, nous le verrons dans le rapport d’activité.
– Le foncier.
Point important s’il en est car pas de terres, pas de paysans : nous avançons, que ce soit avec la SAFER pour maîtriser le prix de vente des terres et leurs destination (mise à disposition du domaine municipal, biens sans maîtres, SCCI à Yeu… soit des solutions qui peuvent être reprises sur chaque île).
– les installations, un beau dynamisme
Sur plusieurs îles des installations se sont faites où sont en cours (Bréhat, Ouessant, Groix, BI, Oléron, Yeu, Aix). Bien sur le RAIA ne les ai pas toutes suivies de très près, cela montre le dynamisme agricole et le réel besoin d’accompagnement. Ce dynamisme est à mettre en parallèle avec le fait qu’en France dans les 10 ans qui viennent 150 000 agriculteurs sur 450000 vont partir en retraite. Leur remplacement n’est pas assuré (1 sur 3 au mieux selon les prévisions).
Et nous osons nous créer de nouvelles fermes sur les îles ! eh
bien OUI !
Ces installations ne se font pas facilement, on déplore l’abandon
à Groix de l’installation d’une ferme de poulet de chair. Seul,
ce n’était pas possible.
Et sans nul doute que là où les collectivités territoriales sont
investies, les installations sont plus faciles, bien que !
Là aussi, nous voyons bien la nécessité de coopérer entre les
îles, en particulier l’expérience de ceux et celles qui viennent
de s’installer est très importante.
Dans ce sens, la mise en place de stages pour les porteurs de
projet accueillis par des agriculteurs îliens pour transmettre
les expériences, voir les difficultés et les atouts, nous semble
être un bon moyen d’échange, de formation, …
Les effets positifs de l’agriculture
Certains diront aménités, d’autres externalités positives ou négatives, dans les îles, qu’importe, ce qui est sur, c’est que le maintien et le développement de l’agriculture dans les îles est positif à de nombreux titres et la population y adhère de plus en plus.
– l’emploi et ces impacts positifs pour l’école, les services, …
– le cadre de vie : environnement, ouverture des paysages, …
– L’économie : les ressources financières restent sur l’île
et permettent à d’autres secteurs de compléter leur activité.
C’est un cercle vertueux, plus il y a d’agriculteurs, plus les
besoins en services sont importants et rendent ceux-ci plus viables
économiquement.
– La biodiversité : sans agriculture, la biodiversité des îles
est mise à mal, ou bien son maintien mécanique est extrêmement
coûteux pour la communauté (minimum de 5 000 euros l’hectare).
Quand on pense biodiversité, on pense bien sur réglementation :
espaces inscrits et classés, Natura 2000, loi littoral.
Malheureusement d’une part le gain pour l’agriculteur n’est pas
en rapport avec le service rendu par celui-ci, d’autre part les
contraintes de culture, de bâtiment sont trop importantes ou
inadaptées.
Nous avons commencé cette année un travail de plaidoyer auprès des élus, pour l’instant, nous avons été reçu par un député (Eric Bothorel des Côtes d’Armor) et une sénatrice (Annick Billon de Vendée). Cette dernière a posé deux questions l’une au ministre de l’agriculture sur la loi Elan et une sur les préemptions de la SAFER. Nous suivrons bien sûr de près les réponses et nous allons continuer, avec le travail de recherche du RAIA, à approfondir ces questions de réglementation pour apporter des réponses spécifiques aux îles. Ce travail de plaidoyer que nous avons commencé sur la loi littoral est important. D’autres plaidoyers seront nécessaires pour que les spécificités de l’agriculture sur les îles soient prises en compte.
Là, je pense :
– au métier d’élevage des animaux (bovins, ovins, caprins) qui ne peut plus se penser sans concevoir toute la chaîne à l’aval : de l’abattage à la commercialisation.
– aux difficultés liées au transport qui peuvent grever de manière importante le revenu du paysan,
– l’économie circulaire
Nos finances
L’AIP
Pour faire vivre l’association et pouvoir répondre aux enjeux que
nous nous sommes fixés, nous avons été très occupés à chercher
des financements.
Notre première approche a été de solliciter l’AIP. Nous avions
rencontré en 2017 et 2018 plusieurs fois le directeur de l’AIP,
puis nous avons présenté le RAIA au CA de l’AIP le 28/02/2019 la
veille de son AG annuelle à laquelle nous étions invités.
Sur les conseils d’Emmanuelle Rasseneur en tant que Référente des
Îles du Ponant pour la région Bretagne, nous avons demandé à
l’AIP de nous soutenir dans notre demande de subvention au FNADT
(Le Fonds National d’Aménagement et de Développement du
Territoire). Le soutien a été pour le moins timide. Les subventions
sont allouées pour des projets de développement économique. Or
nous considérons que le projet du RAIA est bien le développement
économique de l’agriculture dans les îles. Nous n’avons pas pu
défendre en direct notre projet auprès du financeur (État +
Région).
Au passage, je dois dire que nous regrettons que l’AIP ne nous ait
pas associée à son travail sur une future « loi île »,
sur la partie agriculture. Car nous pensons que notre apport, fait du
travail des chercheurs et de nos adhérents agriculteurs, est
essentiel pour avancer dans la résolution des difficultés des
agriculteurs des îles.
Nous nous félicitons cependant que sur les 13 îles ayant une
activité agricole, 5 collectivités représentant 4 îles du Ponant,
dont Ouessant dont le maire est par ailleurs président de l’AIP.
La Fondation de France
Nous étions en 2018 lauréat de l’appel à projet de la Fondation
de France « Quels littoraux pour demain ? », pour un montant de 30
000 euros. Nous espérions que cette subvention soit renouvelée en
2019 et 2020. Mais il nous a fallu répondre de nouveau à l’appel
à projet de 2019 intitulé : «Les futurs des mondes du littoral et
de la mer» dont nous avons été lauréats pour une subvention de 45
000 euros, renouvellée sur trois années.
Je remercie Guillaume Février et Catherine Darrot qui n’ont pas
hésité à travailler nuit et jour pendant une semaine pour réaliser
notre dossier pour répondre à cet appel à projet.
Les régions
Nous avons sollicité les 3 régions concernées : Bretagne, Pays De
Loire et Nouvelle Aquitaine. Les deux premières ont répondu
positivement à notre demande.
PNA Plan National Alimentation version PAT (Plan Alimentaire
Territorial)
Nous avons répondu fin 2019, à l’appel à projet du PNA. Nous
saurons au printemps si notre dossier est retenu.
Le fond de dotation PERSPECTIVES qui nous vient en aide selon les projets mis en oeuvre.
Projet de recherche SOFIANE
« SOutenir et Faciliter dans les Iles de la façade Atlantique une
Agriculture Nourricière et à Externalités positives »
L’équipe de chercheurs et chercheuses, sans oublier les
stagiaires, a bien travaillé et a fourni un certain nombre de
documents que vous pouvez trouver sur le site du RAIA.
Ce travail est important, car à la fin des 3 années, il nous
permettra d’avoir des bases solides pour plaider les causes des
agriculteurs sur les îles.
Ce travail de recherche est très intéressant, les échanges avec
les chercheurs sont très fructueux. La journée du 23 septembre nous
a permis de travailler sur les résultats et envisager les nouvelles
actions pour l’année 219-2020.
Ceci dit, il nous faut faire attention à ce que le RAIA n’ait pas
l’image d’une bande d’intellectuels chercheurs qui
s’éloigneraient de la réalité, des problèmes auxquels sont
confrontés les paysans. Bien sur c’est un écueil possible, mais
nous en sommes conscients et nous essayons d’aller dans le sens de
la recherche action, alimentée par les chercheurs et aussi par les
personnes de terrain.
Le nombre de personnes présentes aujourd’hui nous réconforte et
tendrait donc à montrer que nous allons dans le bon sens. J’en
profite pour remercier tous ceux et celles qui ont accueillies les
stagiaires et les chercheurs. Nous savons que ce n’est pas toujours
évident de donner du temps pour les enquêtes.
Avant de passer la parole à Naïla Bedrani notre chargée de mission
et doctorante, pour le rapport d’activité du RAIA, je voudrais
vous remercier toutes et tous de participer à cette AG du RAIA. Je
voudrais remercier les membres du bureau, Naïla Bedrani, notre
chargée de mission qui se donne à fond pour animer le RAIA et
réaliser sa thèse. Je voudrais aussi remercier Catherine Darrot et
toute l’équipe universitaire qui participe au projet SOFIANE.
Et pour finir, remercier tous les bénévoles qui se sont investis
dans ce challenge, et en particulier les agriculteurs qu’on
voudrait voir plus investis bien sûr.
De fortes rafales de vent (jusqu’à 120 km/h) ont endommagé les serres de l’exploitation maraîchère d’Yves et Isabelle Guelou, à Lomener. Sur les cinq serres, quatre ont été touchées : les bâches ont été arrachées et deux serres se sont effondrées. Les tubulures en métal ont été pliées sous la force du vent .
Les plants de radis, d’épinards, de salades, navets, oignons, cresson et mâche arrivaient à maturité, ils vont tout faire pour ne pas les perdre. Devoir racheter de nouvelles tubulures va être très onéreux car les serres sont rarement assurées. Les cultures de plein champ comme les choux, blettes, brocolis ont bien résisté et l’atelier de transformation n’a pas été endommagé.
Quelques bâches ont été atteintes chez d’autres maraîchers.
L’AVENIR
DE L’AGRICULTURE DANS LES ÎLE DU RAIA(RÉSEAU
AGRICOLE DES ILES ATLANTIQUES)
De
l’anticipation, à la prospective et à l’élaboration d’un
projet commun
Dans
le cadre du projet SOFIANE du RAIA un Atelier
de réflexion prospectif sur
l’avenir de l‘agriculture
insulaire et ses enjeux a
eu lieu le 6 Décembre 2019
à l’Ile d’Yeu. Le RAIA a commencé par l’île d’Yeu pour
expérimenter cette réflexion sur l’avenir des agricultures
insulaires. D’autres îles y participeront courant 2020.
Une
dizaine de participants, parties prenantes du Projet Terres Fert’Ile,
se sont prêtés à la méthode très participative de cette journée
de travail animée par Catherine Darrot (Sociologue Agrocampus Ouest,
Rennes) et Naïla Bédrani, (animatrice du RAIA et doctorante pour le
projet de recherche-action SOFIANE). Les idées ont fusé !
La
méthode d’animation a
favorisé l’expression de tous et même de ceux et celles qui
n’arrivent pas toujours à s’exprimer habituellement en
collectif, libérant l’imagination et faisant émerger un récit du
futur.
Il faut parfois aller jusqu’au bout de nos raisonnements, de nos
espoirs et de nos peurs, ne pas s’interdire de prévoir le pire comme
le meilleur…Tout compte fait on s’est beaucoup amusé tout en
traitant un sujet très sérieux !
Quelle
agriculture pour demain sur nos îles ? Comment y arriver ? Les
conclusions ont été synthétisées sous forme d’une frise du temps
(2020-2040) classant les décisions politiques et les actions
concrètes à mettre en œuvre si nous voulons développer une
agriculture et des systèmes alimentaires durables sur les îles du
RAIA.
Tout
compte fait la créativité débridée (dessins, jeux de rôles…),
le « lâché » d’idées, de représentations et
d’objectifs ont permis d’y voir plus clair ! Les résultats
de cette réflexion seront présentés au prochain CDA de l’île
d’Yeu.
Comme chaque année, nous profitons de ce festival pour faire la fête, découvrir l’agriculture d’une autre île de l’Atlantique, mais aussi pour retrouver les autres agriculteurs et pour travailler. Le RAIA a organisé plusieurs événements à l’occasion du Festival des Insulaires à l’île de Batz.
Une agriculture bien spécifique à Batz L’île de Batz est une petite île de 3,2km² qui se situe dans le Pays Léonard à 4 km au large de Roscoff. 470 résidents permanents, mais comme dans la plupart des autres îles, 60 % des résidences sont secondaires. L’agriculture y est le premier employeur (46%)! Au début des années 50, l’île est passée d’une agriculture essentiellement vivrière à une agriculture spécialisée dans la production de légumes de plein champ. Bien que prévenus, nous avons été surpris par l’étendue de cette agriculture légumière sur l’île de Batz et par la grandeur des bâtiments de stockage et de conditionnement. Les trois vaches et les quelques chevaux se remarquent dans ce patchwork de petites parcelles de choux fleur, pommes de terres, radis, échalotes, oignons, persil, choux-pomme. Sur 17 exploitations, 10 sont en bio. La commercialisation se fait par l’intermédiaire des coopératives (SICA, BioBreizh ou Biomass) et tout est vendu sur le continent, alors que dans les autres îles, les produits sont écoulés majoritairement sur place. Comment concilier circuit court sur l’île de Batz et les contraintes de la coopérative qui apporte une sécurité pour les légumiers ? C’est une des questions que nous avons abordées. Plusieurs agriculteurs sont proches de la retraite. Les exploitations restantes reprendront les terres cultivées. Souhaitons que les moins productives ne partent pas en friche. Merci à Bénédicte Menon, Géraldine le Roux et Cyril Seite pour leur accueil chaleureux et instructif.
Réunion de travail, débats et visites de fermes – Une réunion d’échanges entre adhérents du RAIA autour des Projets Alimentaires Territoriaux (exemple du PAT de l’Ile d’Yeu) de l’abattage mobile a eu lieu. – Une visite de ferme chez Bénédicte Menon (ferme légumière Label AB), en présence de deux autres agricultrices de l’île, Géraldine le Roux et Cyril Seite. a réuni une quarantaine de participants. – Un débat autour des thèmes « Quelles formes de mutualisation dans les îles pour soutenir l’agriculture ? Quel rôle pour les citoyens ? Coopération autour des moyens de production : foncier, filières, transformation, transport, commercialisation… » a réuni plus de 25 participants. A cette occasion, nous avons pu présenter différentes expériences insulaires (SCCI foncière Terres islaises à l’île d’Yeu, coopératives légumières auxquelles participent les agriculteurs de Batz, projet de coopérative laitière à Belle-Ile-en-Mer) avant de démarrer les échanges avec le public.
Chaque année, à l’occasion du Festival des Insulaires, le RAIA met l’accent sur l’agriculture de l’île qui accueille l’événement et propose une sensibilisation du grand-public aux enjeux de l’agriculture insulaire. Lors de l’édition 2019, samedi 21 septembre, nous vous emmènerons à la rencontre de Bénédicte Menon, agricultrice sur l’île de Batz, puis nous vous proposerons d’échanger avec nous sur les formes de coopération en agriculture dans les îles.
Voici le programme :
Samedi 21 septembre,15h-16h30, visite de ferme Portes ouvertes à la découverte de la ferme légumière en AB de Bénédicte et Noël Menon, en présence de plusieurs agriculteurs et agricultrices de l’île de Batz. Rendez-vous au lieu dit Pors Melloc
17h-18h30, table ronde et témoignages autour du thème : Quelles formes de mutualisation dans les îles pour soutenir l’agriculture ? Coopération autour des moyens de production : foncier agricole, transport, filières, transformation, commercialisation… En partenariat avec les professionnels, quel rôle et quelle place pour les citoyens et les élus au sein de ces initiatives ? Lieu : salle Ker Anna
Depuis 2011, les membres du RAIA travaillent à la reconnaissance de l’agriculture insulaire, de ses enjeux, des difficultés qu’elle rencontre et de ses atouts pour les territoires ! Réseau d’entre-aide, d’échange d’expérience et d’accompagnement de projet, l’association est créée officiellement en janvier 2018. Après pas mal de chemin parcouru, voici le tout nouveau site internet du RAIA !