Projet ENEZBZH 2025-2027

ENEZBZH aura pour objectif de répondre à cinq (5) grandes questions :


Q1 – Quels sont les futurs possibles des îles bretonnes en termes de climat et d’interface avec la mer, sur la base d’une contextualisation des scénarios, modèles et données disponibles ?
Q2 – Quels sont les ressentis des agriculteurs des îles bretonnes vis à vis des changements, y compris en retour d’expérience des derniers évènements intenses (sécheresse 2022, pluviosité 2023-2024, tempête CIARAN…) ?
Q3 – Quelle est la viabilité des systèmes d’exploitation insulaires actuels face à ces futurs possibles et compte tenu de ces ressentis ?
Q4 – Quelles perspectives (techniques et organisationnelles) des productions sont envisageables, en lien avec les filières, les territoires et les consommations ?
Q5 – Quelle plus-value offrent la comparaison et la mise en réseau des îles (compréhension, imagination, partage, diffusion) ?

Le terme de « ressenti » est entendu ici comme une émotion au regard des effets du changement climatique sur les pratiques professionnelles et de leur soutenabilité à terme. Globalement, il s’agit des conséquences matérielles et immatérielles sur le fonctionnement technico-économique des productions alimentaires et sur les producteurs du secteur primaire d’un point de vue psychosociologique.


De par sa forte capacité à mobiliser les acteurs insulaires, le RAIA apporte son expérience et sa dynamique à un projet de recherche participative dont la portée ira sans doute au-delà du monde agricole. Le format de la recherche participative nous apparaît comme une évidence dans la mesure où notre réseau permet déjà de i) rassembler des expertises et des compétences complémentaires ; ii) partager les connaissances, la montée en compétences et les bonnes pratiques, et d’éviter les doublons et les redondances ; iii) faciliter la coordination et la mise en œuvre des actions.


Le partenariat étroit avec l’équipe de recherche de l’Institut Agro Rennes-Angers veillera au cadrage scientifique de la collecte des données existantes ainsi qu’à la rigueur des différentes enquêtes, réunions publiques et autres entretiens individuels ; puis à la facilitation de l’analyse et de la prospective. Compte tenu des études nationales et internationales, les horizons retenus dans le cadre du projet pour les futurs possibles sont 2050 et 2100.

ENEZBZH se déclinera en 4 phases principales, intégrant des stages de Master 2 (M2) co-encadrés par l’Institut Agro, le RAIA et des acteurs de la société civile insulaire (en contrat de services) :


P1 : Cadrage du projet – Constitution d’un comité de pilotage et élaboration d’une charte – Consolidation du sujet par un état de l’art et une concertation chercheurs-acteurs de terrain, définition d’hypothèses, choix de terrain au regard de la diversité des îles.


P2 : Diagnostic (réponse à Q1, Q2 et Q3) – Caractérisation de la situation actuelle et changements anticipés : moissonnage des données et descente d’échelles des modélisations nationales pour les îles – Élaboration d’un atlas numérique. Réflexion sur la pertinence des échelles, l’ergonomie (mise en forme des interfaces de mise à disposition des données, cartes, outils auprès des usagers), et l’appréhension des incertitudes – Ateliers de diagnostic partagé.
Implication de 3 stagiaires de M2 : 1 en géomatique sous convention avec l’Institut Agro et 2 en sociologie ou géographie sociale sous convention avec le RAIA.


P3 : Prospectives (réponse à Q4 et Q5) – Exploration des futurs possibles, comparaison, mises en perspective sociotechniques et systémiques, et ateliers intersectoriels et inter-îles.
Implication de 2 stagiaires de M2 : en prospective et design d’innovation sous convention avec l’Institut Agro.


P4 : Préconisations – Formulation, production de rapports, diffusion – Restitution des résultats lors d’événements culturels.


L’ensemble de la démarche sera suivi par une tiers-veilleuse, afin de s’assurer que le projet se déroule bien de manière participative, selon une logique de co-construction.

Partenariat

Le Réseau Agricole des Îles Atlantiques (RAIA) ayant avant tout une vocation agricole, le partenariat avec l’Institut Agro Rennes-Angers (IARA) constitue un socle évident pour la co-construction et la réalisation du projet.


Porteur du projet, et partenaire de la société civile, le RAIA apporte son savoir-faire et ses compétences à faire vivre et animer une dynamique de réseau inter-îles. La salariée du RAIA, Naïla Bedrani, doctorante de thèse CIFRE (Institut Agro / RAIA) sur la sociologie des agricultures insulaires (soutenance prévue en 2025), assurera l’animation d’ENEZBZH et l’encadrement principal des stagiaires sous convention avec le RAIA (n=2).


Partenaire du secteur de la recherche publique, Christophe Cudennec est Professeur en hydroclimatologie (Institut Agro Rennes-Angers / UMR SAS), chercheur associé à l’INRAE et membre expert du Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC) et d’instances de l’Organisation des Nations-Unies (ONU). Ce dernier agira à titre de pilote scientifique et assurera l’encadrement principal des stagiaires sous convention avec l’Institut
Agro (n=3), en coopération avec des collègues de l’UMR SAS (Institut Agro et INRAE).

Un comité de pilotage (CoPil) paritaire, regroupant chercheurs et citoyens, se réunira deux fois par an en présentiel et par visioconférence tous les deux mois pour orienter et suivre l’avancement des travaux. Le principe de co-construction du projet laissant par définition une grande place aux échanges entre citoyens et chercheurs, de nouveaux partenaires pourront être associés aux ateliers de diagnostic et de prospective.

Une tiers-veilleuse (Elsa Cariou) participera avec un positionnement externe, afin de veiller notamment à la qualité de la co-construction. Elsa Cariou est Docteure en Géologie Sédimentaire, Ingénieure de Recherche à l’Observatoire des Sciences et de l’Univers de l’Université de Nantes, et co-responsable scientifique et technique des projets ODySéYeu et ODySéÎles.

Des acteurs insulaires de la société civile seront engagés à titre de fournisseurs de services (microentreprises SARDIM et Batztisseuses), de par leur bagage scientifique océanographe et bio-géographe), afin de contribuer au bon déroulement du projet et de participer à l’encadrement des stagiaires prévus en 2025 pour la phase de diagnostic.

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