En octobre 2018, Rachel et Aurélien ont répondu à un appel à candidature peu commun : lancé par la commune de l’île d’Aix, il avait pour but de recruter des volontaires pour installer une exploitation agricole en permaculture sur l’île, sur une surface d’1,2 ha. Mais alors que les premiers légumes devraient sortir de terre, la crise liée au coronavirus complique les choses …
La commune de l’île d’Aix compte 246 habitants à l’année, et couvre un croissant de terre de 130 ha, accessible uniquement par voie maritime depuis Fouras (20 min). C’est la plus petite commune de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le tourisme y représente le premier bassin d’emploi (deux salariés sur trois), et l’ensemble des produits alimentaires consommés sur l’île sont importés du continent.
Le projet d’installation agricole s’inscrit dans le contexte plus général de la valorisation du site Armand Fallières, soutenu par l’Etat au titre du FNADT, et ayant pour but de promouvoir un développement économique favorisant une vie à l’année sur l’île. Le site devrait accueillir à terme une activité agricole, des locaux artisanaux, un centre d’hébergement, des logements et des locaux dédiés à l’organisation de formations. Une partie des travaux préalables au démarrage de l’activité agricole sont pris en charge par la mairie d’Aix, pour un montant total d’environ 275.000 €.
Les parcelles (1.2 ha) mises à disposition pour l’installation agricole appartiennent au Conservatoire du littoral et à la commune de l’île d’Aix. Le site accueille également un bâtiment non aménagé de 41 m². Enfin, la commune met également un logement à disposition des porteurs de projet agricole.
A la suite de l’appel à candidature, ce ne sont pas moins de 17 dossiers qui ont été reçus. Mais c’est le projet « Aix-traordinaire : Jardin de Montrésor », porté par Rachel Tirsin et Aurélien Weiss, qui a été retenu en juin 2019. L’ensemble des dossiers a été examiné par un comité partenarial, auquel le RAIA a participé.
Le projet devait répondre à des enjeux de pratiques respectueuses de l’environnement (exploitation en agriculture biologique), d’insertion paysagère de l’exploitation, et de respect du cadre règlementaire en vigueur (Site Classé).
En septembre 2019, Aurélien et Rachel s’installent sur l’île d’Aix. Leur projet est le suivant : mettre en place une activité de maraîchage diversifiée, capable de générer deux emplois à terme. La commercialisation des produits aura lieu en direct à la ferme, via les épiceries et restaurants de l’île. Il est également prévu de créer un marché sur l’île d’Aix. La Biocoop de Rochefort pourra éventuellement commercialiser une partie de la production en hiver.
Le démarrage des activités était prévu initialement pour janvier 2020, afin de lancer la récolte en mars.
Mais la crise du coronavirus est venue compliquer les choses :
- Les délais administratifs pour la mise en place de l’emprunt bancaire nécessaire à l’acquisition du matériel s’allongent, ce qui retarde le projet,
- Le matériel commandé tarde à arriver ou ne peut pas être installé (serre) car les entreprises spécialisées sont fermées,
- Il n’est finalement pas possible de mettre en place un atelier poules pondeuses.
Il sera donc difficile pour Aurélien et Rachel de démarrer véritablement l’activité cette année : même s’ils ont démarré les plantations, impossible en l’absence de serres de pouvoir diversifier autant que prévu les légumes cultivés. De plus, le retard pris dans les travaux pénalise même la culture en plein champ.
Des discussions sont en cours avec la MSA pour reporter l’installation « administrative » à l’année prochaine, ce qui permettrait de limiter un peu les charges financières cette année.
Un point positif toutefois : Rachel et Aurélien peuvent compter sur l’aide des Aixois, qui n’hésitent pas à prêter du matériel ou à donner un coup de main pour la plantation des pommes de terre !